Archives mensuelles : juillet 2016

Agenda, cahier du jour,répertoire OneNote

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Pour continuer à organiser les ordinateurs des élèves, voici:

  • un agenda : il y en a un pour chacune des trois zones.
  • un cahier du jour : il y en a aussi un pour chacune des trois zones. 

 Télécharger  Agenda et Cahier du jour : ZONEA   ZONEB   ZONEC

Tout ce matériel est réalisé avec Microsoft OneNote.

Guide de prise en main rapide OneNote 2016 : Télécharger

Formation « Prise en main de OneNote 2016 » : Aller sur la page Microsoft

Guide Microsoft OneNote 2010 : Télécharger

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PRAXICODE Vidéo n°2 Organisation et personnalisation de l’ordinateur

Après avoir installé DROPBOX (Vidéo N°1), nous allons maintenant créer un cartable numérique adapté aux besoins de l’élève. La structure de ce cartable sera la même d’une année sur l’autre. Il vous suffira de supprimer les fichiers et de conserver les dossiers et raccourcis.
Attention… Une fois le dossier icône créée et enregistré, veillez à ne plus le déplacer, ni le renommer au risque de devoir recommencer toute la personnalisation.

Troubles neurovisuels et dys

Valérie DUBAND, Coach, formatrice et consultante, Lyon

Dans la sphère des “dys”, on entend souvent parler de troubles oculomoteurs/ optomoteurs et neuro-visuels.

Les troubles neurovisuels sont rarement purs. Ils sont généralement associés à un trouble d’apprentissage :

–       Une dyslexie de type dyslexie de surface

–       Une dyspraxie de type dyspraxie visuo-spatiale

–       Un TDA (Trouble déficitaire d’Attention) avec ou sans Hyperactivité

–       Une dysphasie dans le cadre de troubles associés

 

Mais qu’est-ce réellement qu’un trouble neurovisuel ?

Qu’est-ce qu’un mouvement oculaire ?

Qu’est-ce que l’exploration visuelle ?

En quoi ces troubles sont-ils si gênants ?

Quelles sont leurs conséquences en termes d’apprentissage : en lecture, en copie…

Peut-on y remédier et comment ?

Quelles aides ont besoin les personnes touchées par ce trouble ?

 

Qu’est-ce qu’un trouble neurovisuel ?

 

Parlons de la vision :

La vision est le fait d’avoir une perception visuelle.

Pour avoir une bonne perception visuelle,

–       il faut que l’acuité visuelle soit efficiente. C’est ce que l’on dit couramment en parlant de « bonne vue ». C’est l’ophtalmologue qui vérifie la qualité de l’acuité visuelle.

–       Il faut aussi que nos yeux aient appris à se poser au bon endroit au bon moment. Nos yeux font donc des gestes, ces gestes nous permettent de faire des mouvements oculaires corrects. C’est l’orthoptiste qui vérifie la qualité des mouvements oculaires.

 

Qu’est-ce qu’un mouvement oculaire ?

 

Nos yeux font différents gestes pour que nous puissions voir ce que l’on nous demande de voir, ce que nous désirons voir, de manière globale ou de manière détaillée. Ils font différents mouvements.

Nous avons deux yeux : chaque œil voit une image. Quand nous regardons nous ne voyons qu’une seule image. Notre cerveau va fusionner ses deux images pour n’en former qu’une seule : nous avons alors une image nette et en relief.

Les deux yeux doivent donc regarder la même image autrement dit dans la même direction. Si ce n’est pas le cas, on voit double.

La fusion des deux images reçus par le cerveau se réalise quelque soit la distance, quelque soit la direction, quelque soit notre position (stable ou en mouvement).

 

Quand nos deux yeux ne regardent pas tous les deux ensemble, on louche. Un œil regarde dans une direction et l’autre dans une autre : c’est le strabisme.

 

Nos yeux font donc des mouvements, on peut dire aussi qu’ils font des gestes.

Si l’acuité visuelle est importante, la réalisation de gestes habiles et fluides est tout aussi importante :

 

  Les saccades :

Une saccade oculaire est un mouvement rapide, bref des yeux. Ce sont comme des « bonds ». La saccade oculaire est réalisée pour passer d’une position à une autre position, sur un « terrain » stable. Ces mouvements sont très rapides (jusqu’à 800°/s) et durent très peu de temps (de 50 ms à 150 ms). On dit que c’est le mouvement le plus rapide qu’un être humain peut réaliser. Elle peut être réalisée volontairement à n’importe quel moment et en direction de n’importe quelle cible. Les saccades sont plus précises lorsqu’elles sont importantes : plus le « bond » est petit, plus il est difficile d’être précis. Comme les petites saccades sont peu précises, elles sont souvent suivies d’autres saccades ou d’un léger glissement pour corriger la position du regard

Les saccades oculaires sont importantes pour l’exploration spatiale car elles permettent les explorations visuelles.

 

–  La poursuite oculaire :

La poursuite oculaire nous permet de suivre un objet qui se déplace dans notre champ visuel. C’est un mouvement lent, fluide, continu et régulier. Comme le mouvement est lent, la qualité de l’image est conservée et nous pouvons toujours avoir des informations visuelles concernant l’objet que nos yeux poursuivent.

 

  La fixation :

Ce n’est pas à proprement parler un mouvement puisqu’il s’agit de l’activité des yeux lorsque justement ils ne bougent pas. La fixation sert à bloquer et fixer ce que nous regardons. Néanmoins pendant une fixation, nos yeux continuent de bouger quand même. Certains pensent même que la fixation est l’action la plus mobile de l’œil. Les yeux continuent donc de bouger même lorsque nous fixons en réalisant différents mouvements :

 

Rappel : Qu’est-ce qu’un champ visuel ?

Lorsque nous fixons droit devant nous, nous avons voyons quand même ce qui se passe sur les cotés. Le champ visuel est donc la zone globale de ce que nous voyons lorsque nous regardons droit devant nous.

 

  • La dérive : dite encore « drift » (que veut dire dérive en anglais). C’est un mouvement progressif et involontaire sur le champ visuel.
  • Le trémor dit encore nystagmus : c’est un tremblement réflexe donc involontaire de l’œil. Il permet un micro-déplacement. Il est autonome pour chaque œil contrairement à la saccade pour laquelle les deux yeux sont coordonnés. Il est très difficile à observer car c’est en fait un mouvement involontaire et constant des yeux.
  • Les micro-saccades : ce sont des saccades involontaires que l’on appelle secousse pour les différencier des saccades oculaires (qui sont des saccades d’exploration). Elles permettent un déplacement involontaire réflexe entre deux fixations. Elles se produisent environ 1 fois par seconde. Elles permettent de déplacer l’image tout en la conservant.

 

Qu’est-ce que l’exploration visuelle ?

 

Pour observer quelque chose avec mes yeux, mon regard doit se poser à des endroits précis en respectant un certain ordre. Mes yeux vont donc faire des mouvements oculaires : ils vont passer d’un point de fixation à un autre point, pour passer d’un point à un autre, ils vont réaliser des saccades. L’exploration visuelle est donc une suite de saccades oculaires et de fixation. Pour analyser un élément visuel, nous réalisons une saccade puis une fixation.

Le regard se déplace sur les endroits les plus importants, portant le plus d’information. Plus il y a d’informations, plus la fixation va être longue, notre regard va donc s’arrêter plus longtemps à cet endroit. Plus la cible observée va être complexe, plus la stratégie d’exploration va être importante. De plus, cette observation est influencée par un but : je n’aurais pas la même stratégie si je dois retenir décrire un personnage, une activité, un contexte, …

L’exploration visuelle est donc primordiale pour rechercher et capturer un élément d’une scène visuelle.

 

En quoi ces troubles sont-ils si gênants ?

 

Pour la lecture :

Pour lire, il y a plusieurs éléments essentiels dont :

–       La discrimination phonétique qui permettra de faire une conversion graphème-phonème autrement dit d’associer un son à un ou plusieurs lettres : acquérir une conscience phonémique (pour plus d’informations, lire ici)

–       La discrimination visuelle qui permettra la reconnaissance des lettres et des suites de lettres qui correspondent au code phonémique. Cette discrimination permettra l’identification de la combinatoire des lettres et notamment l’ordre des lettres. Effectivement, on ne lit pas la même chose quand il est écrit an ou na, la prononciation change. Dans cette discrimination visuelle intervient aussi dans le fait de lire de gauche à droite, autrement dit dans la prise en compte de l’ordre temporel et faire preuve d’attention spatiale.

–       L’attention sélective : elle est importante au niveau auditif pour prêter une attention focalisée sur les différents sons et au niveau visuel pour prêter une attention focalisée sur les lettres et leur combinaison.

 

Rappel  sur l’attention sélective :

L’attention sélective permet de se focaliser sur un seul point. Elle implique d’ignorer les autres éléments présents et de mettre de coté les informations non pertinentes. Nous avons deux types d’attention sélective :

  • Une attention sélective auditive : c’est celle qui nous fait suivre, participer et écouter une conversation dans un restaurant dans lequel il y a du monde, c’est celle qui fait que l’enfant va écouter son professeur dans une classe alors que les élèves derrière lui bavardent, ….
  • Une attention sélective visuelle : c’est celle qui nous permet de faire le choix d’une scène visuelle autrement dit celle qui permet de regarder une personne au sein d’un groupe sans tenir compte des autres personnes autour, celle qui permet à l’enfant de se focaliser sur son enseignant lorsqu’il est en classe en éliminant les autres éléments visuels qui pourraient le distraire (camarade qui bouge par exemple)….

Généralement, on dit que c’est celle qui nous permet de mettre de coté pour mieux cibler.

 

 

Pour lire le mot écureuil, il faut, outre la connaissance du code phonémique, que nous analysions le mot : de gauche à droite.

 

é        cu       reuil

 

Admettons que mes saccades oculaires soit efficientes, il n’en reste pas moins que la dernière syllabe comporte 5 lettres différentes qu’il me faudrait discriminer rapidement. Il faudrait donc qu’en une saccade oculaire et une fixation, j’ai réussi à analyser la combinaison des 4 lettres qui composent le son “euil”.

Il faut donc que ma fixation oculaire puisse être suffisamment « large » pour contenir 5 lettres. En gros, il faut qu’en en « un coup d’œil » très rapide, nous soyons capables de voir ses 4 lettres dans l’ordre pour identifier le graphème “euil” (et donc prononcer le son qui convient).

Cela est dépendant de la capacité de mon empan visuel.

 

Rappel : empan visuel

L’empan visuel est le nombre de lettres que je suis capable de voir en une fixation  oculaire. En début de Ce1, il est en moyenne de 3 lettres, puis il va progresser pour à l’âge adulte être d’environ une dizaine de lettres.

 

 

…”nous n’identifions vraiment que de dix à douze lettres par saccades. […] Il est certes possible de s’entraîner à optimiser nos saccades oculaires,  la plupart des bons lecteurs qui lisent aux alentours de 400 à 500 mots par minute, sont proches de l’optimalité.”

Stanislas Dehaenne (Les neurones de la lecture / p 40 et 42)

 

Donc en situation de lecture, voici ce que nos yeux doivent faire :

 

Nous posons notre regard sur le début de la phrase. Pour le début du paragraphe dans le cadre d’un texte,nous le posons en haut, à gauche, sur la première ligne.

 

Nos yeux réalisent une saccade oculaire de 2 lettres puis fixent (pour le lecteur débutant). Si je suis un lecteur adulte (expérimenté), en une saccade oculaire puis une fixation, je « lis » au moins 6 lettres donc directement « un petit ». C’est ce qui donne souvent l’impression d’une lecture globale. Or, la lecture globale n’existe pas. Cette impression est donnée par le fait que mon regard saccade correctement et que je suis capable d’avoir un empan visuel efficient.

 

… “cela ne fait aujourd’hui plus de doute : le contour global des mots ne joue pratiquement aucun rôle dans la lecture. La reconnaissance visuelle des mots ne repose pas sur une appréhension globale de son contour, mais sur sa décomposition en éléments simples, les lettres et les graphèmes.” S. Dehaenne (Les neurones de la lecture – p 297)

 

 

Pour lire la suite, nos yeux doivent s’orienter vers la droite, sans le sens de la lecture. Puis ils doivent réaliser une nouvelle saccade pour pouvoir fixer le « pe » de petit.

Nous devons également prendre en compte l’aspect spatial de la lettre « p » ».

p ce n’est pas q ou bien b ou d. La barre formant le p a un certain emplacement. Il faut donc que nous discriminons finement cette lettre pour l’identifier correctement.

Si nous ne discriminons pas correctement visuellement les lettres, nous n’associons pas le bon son et cela n’a rien à voir avec un problème phonologique.

 

Exemple de confusions visuelles :

 

 

Autrement dit, outre la discrimination phonétique, lorsque nous lisons l’une des tâches les plus importantes passe par des mouvements oculaires efficients. Ce sont aussi ces mouvements oculaires qui nous permettront de discriminer visuellement le bon son.

Pour lire, nos yeux doivent être capables de réaliser des saccades, des fixations et des poursuites oculaires.

Sans cette habilité, la lecture est forcément extrêmement couteuse et demande beaucoup d’attention. Quand le texte est long, l’enfant pourra faire attention au tout début. Discriminer chaque lettre, les mettre dans l’ordre, lui demande beaucoup d’attention. Une fatigue cognitives’installe et il commence à faire des erreurs. De plus, si ses saccades et ses fixations oculaires ne sont pas efficientes, il va sauter des mots, des morceaux de mots, sauter des lignes. Il va donc commencer à perdre le sens du texte et sa compréhension en sera altérée. Les ressources attentionnelles s’amenuisent, et plus elles s’amenuisent plus il est difficile pour l’enfant de procéder à une discrimination visuelle fiable.

 

Pour la copie,

 

Pour copier, l’enfant doit prendre des indices visuels sur un support (tableau, livre, document…). Autrement dit comme pour la lecture, ses yeux doivent faire des saccades, des fixations et des poursuites oculaires.

Comme nous l’avons vu précédemment pour la lecture, pour copier, il faut en premier lieu poser son regard sur le début de la phrase. Pour le début du paragraphe dans le cadre d’un texte, nous le posons en haut, à gauche, sur la première ligne.

 

 

Nos yeux réalisent une saccade oculaire de 2 lettres puis fixent. Si je suis un lecteur adulte, en une saccade oculaire puis une fixation, je « vois/lis » au moins 6 lettres donc directement « un petit ». Nous pouvons donc copier les indices visuels que nous avons pris. La mémoire de travail joue également un rôle important dans cette tâche. En effet, il va falloir que nous gardions en mémoire notre indice visuel pour pouvoir le recopier avec justesse.

 

Rappel : la mémoire de travail

La mémoire de travail (ou à court terme) est une mémoire primaire. Elle est un système dont la capacité est limitée. Cette capacité permet de maintenir en stock des informations de manière temporaire. Elle permet de disposer d’un espace de travail mental, un peu comme un cahier de brouillon. C’est une mémoire active.

NB : la mémoire de travail joue également un rôle important chez le lecteur débutant. Pour lire, au début de l’apprentissage, le mot canapé, je dois lire en premier « ca » puis « na » puis « pé» et me souvenir que j’ai lu « ca » et « na » lorsque j’arrive à « pé » pour dire enfin le mot en entier canapé.

 

 

Pour le calcul,

Lorsque l’on pose une opération, l’alignement des chiffres, la pose des retenues… sont des indices visuels. Nos yeux là également réalisent des saccades, des fixations et des poursuites.

 

 

Dans d’autres domaines,

 

De manière générale, l’oculomotricité et la neuro-vision ont un impact cognitif dans plusieurs domaines. Ils peuvent induire :

–       des problèmes de concentration

–       une lenteur dans la réalisation de certaines tâches (lecture, copie par exemple)

–       une mauvaise organisation dans la stratégie du regard

–       des erreurs visuo-attentionnelles…

 

 

Peut-on y remédier et comment ?

 

La prise en charge est réalisée par un orthoptiste. Les orthoptistes formés à la neurovision sont souvent également formés en basse vision.

L’orthophoniste pourra intervenir également pour aider l’enfant à identifier visuellement le code phonémique.

Le bilan orthoptique et neuro-visuel portera entre autres : un repérage et exploration et attention visuelle (barrage, retour à al ligne, repérage…) , coordination œil main, motricité conjuguée qualité des saccades et de la poursuite…), la stratégie visuelle, les capacités d’attention visuelle, la fenêtre attentionnelle visuelle…

 

Aides :

 

Après la théorie, voyons ensemble quelles sont les aides possibles.

N’oublions pas que la première des choses à faire est de réaliser un bilan auprès d’un orthoptiste.

 

Dans un second temps, il faudra peut être entretenir ces mouvements oculaires. Nos yeux ont aussi des muscles, comme chaque muscle il convient de les entrainer. Sans entrainement, ils perdent de leur efficacité.

  • Le jeu du lynx (jeu de société)
  • Jeu des différences : les 7 différences à retrouver. L’enfant doit comparer deux images et doit trouver ce qui distingue l’une de l’autre.
  • Jeu de l’intrus : jeu dans lequel l’enfant va trouver un élément qui n’a pas sa place parmi les autres.
  • Grille de mots mêlés (comme par exemple ici)
  • Jeu des semblables : lequel est « pareil » que ?
  • Livres : Où est Charlie ? La famille Oukilé. Ce sont des livres dans lesquels l’enfant doit retrouver un ou plusieurs personnages sur un fond confus.
  • Jeu des figures géométriques : jeu des triangles ou des rectangles L’enfant doit trouver le nombre de triangles (ou de rectangles) dans une figure.

 

 

 

  • Jeu avec lampe de poche : Jeu dans lequel l’enfant doit retrouver un objet caché dans une pièce définie dont la lumière a été éteinte avec l’aide d’une lampe de poche (Certains enfants appellent ce jeu « jouer aux experts » en référence à la série télévisée).
  • Exercices de discrimination de lettres, de mots puis de phrases.

 

 

  • Pour les plus grands : une fois la rééducation orthoptique terminée, donner des lectures avec du vocabulaire moins connu : journal, journal économique, scientifique… afin d’entrainer l’œil à saccader et fixer correctement et permettre d’augmenter l’empan visuel.

 

 

Aide au niveau scolaire : (liste non exhaustive)

–       Diminuer la situation de copie voire l’éviter. Tant que l’enfant ne prendra pas les bonnes informations visuelles, il risque d’enregistrer des mots « faux ». Il est plus difficile de désapprendre un mot faux que d’apprendre directement un mot juste.

–       Pour la lecture accepter de mettre un cache faisant office de guide lecture. On peut aussi accepter que l’enfant s’aide de son doigt.

–       Diminuer la quantité de lecture. Grossir les caractères afin qu’il soit plus facilement identifiable sans exagérer afin de préserver l’empan visuel (police 12/14)

–       Utiliser des codes couleurs (au début des lignes : terre, ciel, herbe voir ici).

–       Afin que la lecture reste un plaisir, pensez à utiliser aussi des livres audio (voir ici)

 

Conclusion :

 

Les troubles neurovisuels ou plus simplement oculomoteurs sont souvent négligés. Leurs impacts sur la plan cognitif sont importants et ont des répercussions dans de nombreux domaines : lecture, écriture, copie… et également sur le plan attentionnel en rendant les tâches coûteuses (lenteur, difficulté attentionnelle… liés à une surcharge cognitive).

 

Vous pouvez compléter la lecture de cette page par “La lecture, un problème de stratégie du regard” que vous trouverez ici.

Les jeux pour booster le QI des adultes sont-ils inutiles ?

Sciences et Avenir, la revue de toute la science, le magazine de la physique, la chimie, l'histoire des sciences et de la nature

Une étude américaine remet en cause l’efficacité des exercices d’entraînement cérébral chez l’adulte en raison d’un effet placebo.

Le marché des tests "pour booster son QI" est florissant © Creative Commons

L’entraînement cérébral permet-il vraiment d’améliorer ses capacités cognitives ? C’est ce que suggère une dizaine d’études scientifiques récentes. Et on peut se demander si cette perspective ne motive pas les joueurs à se tourner vers le marché florissant des tests « pour booster son QI ». Ce secteur en plein essor devrait générer 4 à 10 milliards de dollars d’ici à 2020. Pourtant, une équipe de psychologues vient de démontrer que ces résultats sont biaisés par un effet placebo !

L’industrie de l’entraînement cérébral devrait nuancer ses promesses »

Dans cette étude publiée le 20 juin 2016 par l’Académie américaine des sciences, les chercheurs ont mené une expérimentation dans leur propre université, en Virginie. Pour recruter des volontaires, ils ont placardé deux types d’affiches dans le campus. La première s’intitulait « Entraînement cérébral et amélioration des performances cognitives » avec la mention d’études scientifiques sur le sujet. La seconde faisait seulement référence à une étude pour gagner des crédits universitaires. Au bout d’une heure d’entraînement cérébral à l’aide d’un jeu de mémoire, le quotient intellectuel des participants des deux groupes était évalué. Les chercheurs ont remarqué 5 à 10 points de QI en plus pour les participants du premier groupe, ceux à qui on avait justement fait la promesse de booster leurs compétences cérébrales. En revanche, chez les étudiants inscrits via l’affiche neutre, aucune amélioration notable sur le QI n’a été observée.

Pour les auteurs de l’étude, « l’industrie de l’entraînement cérébral devrait nuancer ses promesses en attendant que l’impact de l’effet placebo sur les performances soit mieux compris » et les chercheurs devraient prendre en compte cet effet dans leurs futures expérimentations. L’étude rappelle enfin que « l’une des principales entreprises du secteur (Lumosity) a été condamnée en janvier 2016 à une amende de deux millions d’euros par la commission fédérale du commerce pour des publicités mensongères sur les résultats de ses programmes. »

Par Florine Galéron

 

Enfant précoce et scolarité, le grand paradoxe

Par le 18 juillet 2016

Médecine, santé, forme et bien-être – ra-sante

Comment expliquer que certains enfants détectés avec un haut potentiel intellectuel rencontrent des difficultés dans leur parcours de vie scolaire ? D’après les statistiques, la moitié de ces enfants précoces est confrontée à des problèmes d’apprentissage et un tiers n’arrive pas jusqu’au lycée … Les réponses du professeur Pierre Fourneret, chef du service Psychopathologie du Développement à l’hôpital Femme Mère Enfant de Bron (Rhône).

L'enfant à haut potentiel intellectuel est souvent en difficulté scolaire
L’enfant précoce ou à haut potentiel risque de déprimer s’il s’ennuie à l’école ©Fle S

 

Les enfants précoces ou à haut potentiel intellectuel ont-ils tous des difficultés à l’école ?

Le « sur don » n’est pas un problème en soi. Disposer d’un haut potentiel intellectuel, c’est la perspective d’une connaissance plus approfondie des choses qui nous entourent et qui constituent notre environnement de vie. Mais c’est également avoir accès à une conscience plus aigue de notre « monde intérieur » et de la complexité des relations interpersonnelles. Tous les enfants à haut potentiel peuvent rencontrer, comme n’importe quel autre enfant, des difficultés affectives à un moment de leur vie. Mais tous n’ont pas pour autant et de façon quasi systématique (comme on voudrait parfois le faire croire) , des problèmes d’apprentissage ou des troubles psychopathologiques. Certains signes communs qui les caractérisent peuvent fragiliser certains voire les marginaliser : acuité intellectuelle, fréquence des questionnements existentiels, hypersensibilité et grande intelligence émotionnelle, etc. Mais il convient de ne pas faire de généralités et de tenir compte de la singulière complexité des parcours de chacun. Les traits développementaux de la précocité sont de nature multifactoriels. Il existe une grande hétérogénéité des profils cliniques d’enfants à haut potentiel et plusieurs configurations possibles des dispositions intellectuelles, selon les modalités de fonctionnement neuropsychologiques du sujet. Tout en s’appuyant sur un socle neurocognitif, le facteur environnemental est aussi déterminant dans la stimulation et pour le déploiement de la précocité. Se pose alors la question de la diversité conjuguée à celle de l’égalité des chances. En ce sens, le haut potentiel offre pour le scientifique que je suis, une formidable opportunité de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau ainsi que la diversité et la richesse des expériences psychiques qui y sont associées.

 

Enfant précoce et niveau d’études

En quoi l’environnement est-il si déterminant dans l’épanouissement de l’enfant précoce ?

Le professeur Fourneret, pédopsychiatre à l'Hôpital FME à Bron
Le professeur Fourneret, pédopsychiatre expert en précocité ©DR

Sur le plan familial, force est de constater qu’un enfant à haut potentiel aura davantage de chance d’exprimer et d’assumer sa différence si ses parents y sont attentifs. L’enfant précoce, peut-être plus que n’importe quel autre enfant, a besoin de reconnaissance pour s’épanouir. Cela suppose dans un premier temps que l’enfant soit détecté le plus tôt possible et aussi accompagné sur le plan thérapeutique en cas de difficultés. L’ouverture d’esprit et le niveau d’études des parents semblent contribuer à stimuler l’enfant précoce dans son développement personnel. Le milieu socio-professionnel peut également jouer un rôle. Par exemple, si l’un des parents est enseignant, il sera particulièrement bien placé pour aider son enfant à s’intégrer dans le système scolaire car il en connaît les modes de fonctionnement et les codes de « bonne conduite ».

Sur le plan éducatif, le choix de l’environnement de l’enfant précoce peut aussi être déterminant. Notre système scolaire a certes évolué et reconnaît officiellement leur spécificité. Mais il existe encore des réticences de la part des chefs d’établissement et des enseignants à adapter leur pratique pédagogique à ce public particulier. Face à la pression normalisatrice de nos écoles françaises qui s’échinent à vouloir niveler – au prétexte de l’égalité d’accès au savoir – la diversité des profils psycho émotionnels et intellectuels des enfants, ceux à haut potentiel sont souvent confrontés à un dilemme : soit j’affirme ma différence et j’assume ma position (au risque d’être mal vu par certains professeurs, si je ne respecte pas les consignes à la lettre et rejeté par mes camarades) ; soit je renonce à ma spécificité et je rentre dans le rang … Cette deuxième attitude favorise le risque d’inhibition intellectuelle : l’enfant précoce peut alors déprimer s’il s’ennuie à l’école, se replier davantage sur lui-même, voire développer des troubles de l’attention et de l’anxiété.

 

QI très élevé et réussite scolaire

Y a t-il une corrélation entre le niveau de QI de l’enfant précoce et sa réussite scolaire ?

 Statistiquement « non » mais ce n’est pas aussi simple. Un enfant est considéré comme précoce lorsque son QI est supérieur ou égal à 130 (test de Wechsler). Mais si l’on peut mesurer facilement les effets de l’intelligence, il n’en est pas de même de sa nature car peu de données scientifiques sur le fonctionnement psycho-cognitif sont encore clairement validées. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas forcément ceux qui ont le niveau de QI le plus élevé qui ont le plus de chance de réussir dans leur parcours scolaire puis dans leur choix d’orientation professionnelle. C’est ce que j’ai pu constater en consultation et une enquête le confirme : lorsque le QI total est supérieur ou égal à 145 (avec un fort écart entre le niveau verbal et le niveau performance), l’enfant a d’autant plus de problèmes à gérer son décalage intellectuel avec son environnement. Ces enfants-là sont aussi plus exposés que les autres précoces à développer des troubles socio-émotionnels. Centrés sur eux-mêmes, certains sont dans l’évitement relationnel ou la fuite en avant. Ils sont bloqués par leur perfectionnisme exacerbé et ont tendance à procrastiner, dans le doute de trouver leur place dans une situation sociale donnée.

 

A SAVOIR

Plusieurs études ont été réalisées par la communauté scientifique pour mieux connaître les indicateurs de précocité intellectuelle, favoriser sa détection et améliorer sa prise en charge. L’une d’entre elles a été réalisée à Lyon en 2004, à partir d’un questionnaire anonyme rempli par les parents et sur la base d’une enquête menée auprès de 412 enfants, de 8 à 11 ans, répartis en deux groupes : une population témoin de 217 enfants issus d’écoles tirées au sort et un panel de 195 enfants précoces ayant un QI supérieur à 130 (autest de Wechsler), recrutés dans quatre cabinets de psychologues et pédopsychiatres. Cette enquête démontre que les indicateurs de la précocité intellectuelle sont multifactoriels : ils ne sont pas que physiologiques mais sont aussi socio-économiques et psychologiques, d’où l’importance de l’environnement de l’enfant dans la stimulation de sa précocité.

DYSPRAXIE, LE TROUBLE DU «COMMENT FAIRE?»

Planète santé

Dernière mise à jour 07/05/14 | Vidéo
La dyspraxie est un trouble invisible et encore méconnu. Les enfants qui en souffrent sont souvent maladroits, ils ont de la difficulté à nouer leurs lacets, à couper leur viande ou à s’habiller correctement.

 

Ces gestes quotidiens sont complexes pour eux car certaines zones de leur cerveau dysfonctionnent et ils doivent réfléchir à toutes les étapes de leurs gestes. Ces enfants sont souvent mal compris dans la famille ou à l’école et il existe des stratégies pour les aider à contourner leurs difficultés.

SourceL’antidote est l’émission de prévention et promotion de la santé sur Canal9. Diffusée le 28.04.2014. En partenariat avec:

Service de la santé publique du canton du Valais
Canal9
Promotion Santé Valais
Addiction Valais

Vidéo originale: http://www.canal9.ch/television-valaisanne/emissions/antidote/28-04-2014/l-antidote-dyspraxie-le-trouble-du-comment-faire.html

Dyslexie à l’école:Tu es prof’ et tu ne connais pas la dyslexie ?

8 juillet 2016, 8 h 00 min, 

Dyslexie à l'école Mélanie

Environ 5% des élèves sont dyslexiques. La dyslexie à l’école est une réalité.

Par Mélanie Paulhe. Autant dire que chaque enseignant à de grandes chances de se retrouver tous les ans avec au moins un élève dyslexique dans ses classes ! Pourtant… Je passe le concours du CAPES cette année, et il y a quelques semaines, en partageant avec mes amis étudiants un lien vers une police d’écriture pensée pour les dyslexiques, je me suis aperçue que beaucoup d’entre eux ne savent pas grand chose sur les « troubles dys ». J’ai eu quelques questions, très pertinentes, qui m’ont amenée à penser que beaucoup de futurs enseignants, ou enseignants déjà en poste, méconnaissent encore trop la dyslexie, et encore plus la dyslexie à l’école Et ce n’est pas avec la formation très insuffisante dispensée que la situation va changer rapidement. Alors à vos stylos et bloc-notes ! C’est pour vous !

Le temps où stigmatiser les élèves dyslexiques ou différents est terminé ! Arrêtons cela, la dyslexie à l’école ne disparaîtra pas, alors autant apprendre à la connaître et à travailler avec. Certains enseignants se déchargent en avançant que c’est le rôle du professeur de français ou du professeur de principal de prendre en charge cette différence. Mais non ! Chaque enseignant, tous les enseignants sont concernés, pas l’un plus que l’autre. Il est indispensable d’en prendre conscience. Certes, cette maladie touche les apprentissages de la lecture, de la langue, du français, mais n’oublions pas que dans chaque matière ce sont les bases du français qui sont utilisées comme outils. Et sans outils, pas de construction… La dyslexie est une barrière à la compréhension et rend inaccessible les notions. Pourtant, elle n’enlève en rien les facultés cognitives de l’enfant (au contraire, car il doit mettre en place des stratégies pour contourner ses difficultés). Un professeur se doit d’aider et accompagner les apprentissages quel que soit l’âge de l’élève. C’est en se mettant à la portée de chaque élève, dyslexique, handicapé, ou non qu’un échange se crée. Et la qualité d’enseignement ne peut qu’en être meilleure.

Porter une attention particulière

Dans mon cas, c’est mon institutrice de CP qui a donné l’alerte en premier. N’oublions pas que nous sommes tous amenés à enseigner à des dyslexiques mais nous pouvons également être les premiers à détecter les signes de la maladie. Il est donc important d’être vigilant aux difficultés, surtout pour les plus jeunes élèves, pour ne pas laisser passer un éventuel diagnostic.

D’autant plus que la prise en charge de la dyslexie à l’école pour les parents peut être un véritable casse-tête. Essayons de les aider, les démarches administratives ne sont pas toujours simples. Bien que la décision d’aménager la scolarité revienne aux médecins, les parents sont souvent perdus quand il s’agit de constituer les dossiers d’aménagement. Un petit peu de bienveillance, cela ne fait de mal à personne… L’idéal est de se tenir au courant des dispositifs mis en place. Vous trouverez d’ailleurs en fin d’article un lien vers un guide proposé par l’Académie de Dijon. Et oui, un enfant peut avoir besoin d’un tiers-temps, d’un ordinateur ou d’une AVS selon les handicaps. Il est quand même essentiel de connaître un minimum les aménagements possibles, savoir ce qu’est un PAI, un PAP ou un PPS.

Et enfin, par pitié, n’utilisez plus les notes sanctions ! Si un élève dyslexique rend une copie avec des fautes, soyez ouverts s’il vous plaît. Il a sûrement fait de son mieux, il est inutile de lui enlever deux points sur sa note à chaque contrôle. Au contraire, de mon expérience personnelle, c’est une injustice qui blesse et qui décourage à la longue. Au lieu de cela, prenez cinq minutes et corrigez vous-même les fautes de sa copie. Et oui, je sais de par mes derniers stages que de plus en plus de professeurs ne corrigent plus les fautes d’orthographe, de syntaxe ou de grammaire dans les copies… mais il est important pour un dyslexique et pour sa progression d’avoir un retour sur son travail et ses erreurs. Encouragez-le (chacun à sa manière, je songe à utiliser à la rentrée prochaine des tampons simley avec des encres de couleurs dans les copies).

Des astuces au quotidien

Avec l’usage grandissant des TICE (Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement), il est facile de rendre ses cours plus accessibles aux dys. Pensez à diversifier vos supports de cours, par exemple. La pédagogie différenciée, n’est pas seulement un mythe poussiéreux de l’Education Nationale! Les polices standards utilisées sont difficiles à lire car toutes les lettres se ressemblent. Quand vous distribuez des cours ou documents que vous avez construit vous-même, utilisez une police d’écriture spéciale. L’une d’entre elles se nomme Opendyslexic : grâce à la forme des lettres, la lecture est améliorée chez les dyslexiques, surtout si elle est utilisée dès le plus jeune âge. Vous trouverez en fin d’article un lien pour la télécharger gratuitement. Regardez bien, le trait qui forme la lettre n’est pas partout de la même épaisseur. Les endroits où les lettres sont plus épaisses (endroits stratégiques) aident à les polariser (ex: pour différencier un « p » d’un « b ») ! Personnellement, cela m’est arrivé une seule fois, en classe de terminale, où mon enseignante de maths me donnait ses cours sur clé USB pour que je puisse mettre moi-même la police qui m’était la plus facile à lire.

Alors, cet été, avec la nouvelle réforme du collège à venir, il serait bon d’en profiter pour se pencher sur le sujet des dys et se poser quelques questions sur sa façon d’enseigner.

Dyslexie à l’école: À ne pas manquer 

– Une guide à l’attention des enseignants: http://sante-securite21.ac-dijon.fr/Dyslexie-un-guide-a-l-usage-des-enseignants.html

– Téléchargement de la police d’écriture Opendyslexic: http://opendyslexic.org«