Archives mensuelles : juillet 2016

Comment entretenir le désir d’apprendre chez l’enfant

Les enfants sont des chercheurs nés, passionnément désireux de comprendre le monde qui les entoure. Et si notre principal défi était d’entretenir cet aiguillon du désir ?

Podcast enregistré le 18 mai 2016 à l’Institut Goethe de Lyon, lors d’une conférence en lien avec le hors-série 7 de Kaizen.

Une soirée avec Philippe Meirieu, auteur, enseignant, professeur en sciences de l’éducation ; Dr Adrian Serban, pédiatre ; Hélène Lacoste, mère de Lucie et Océane, scolarisées en Allemagne puis en France. Une soirée animée par Pascal Greboval, rédacteur en chef de Kaizen.

Comment respecter le rythme de nos enfants ?

le 13 juillet 2016, Kaizen

Dans un monde où tout s’accélère, l’enfance n’est pas épargnée. Alors, comment créer des conditions qui permettent à l’enfant de grandir sereinement, à son rythme, en préservant sa curiosité naturelle et sa capacité de récupération ?

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Depuis plusieurs années, notamment grâce aux travaux du sociologue et philosophe allemand Hartmut Rosa, on sait que notre époque est en proie à l’accélération. Si cette dernière est bien sûr technique, elle concerne aussi nos rythmes de vie ainsi que le changement social et culturel. Isabelle et Benoît, même s’ils cherchent à conjuguer au quotidien le respect du rythme de leurs trois enfants et leur métier d’artisans biscuitiers en Picardie, le constatent chaque jour : « Malgré nos efforts, les enfants ont souvent l’impression que ça va trop vite. Alors on a diminué leurs activités extrascolaires et, quand ils sont fatigués, ils ne vont pas à l’école et je les garde volontiers à la maison. Il y a même un lit dans notre biscuiterie pour accueillir nos enfants ou ceux de nos employés dans la journée. » Mais comment revenir à un rythme plus naturel ? Existe-t-il d’ailleurs un rythme plus naturel ?

Si l’on regarde du côté de la chronobiologie, on apprend qu’à partir de 4 ans, les différentes fonctions biologiques de l’enfant – veille, sommeil, digestion, sécrétion d’hormones… – sont calées sur un cycle de 24 heures. On parle de rythme circadien. Il existe des moyennes qui peuvent servir d’indicateurs aux parents. Par exemple, selon la National Sleep Foundation, il faut de 9 à 11 heures de sommeil à un enfant entre 6 et 13 ans pour être en pleine forme.

Les chercheurs ont par ailleurs constaté que les performances cognitives suivent également un rythme régulier au fil de la journée 1. Elles augmentent de 9 heures jusqu’à 11 heures environ pour décliner jusqu’à 14 heures, l’heure de la sieste ou des coups de fatigue. L’attention remonte ensuite jusqu’en fin d’après-midi. Un simple coup d’œil à l’emploi du temps de nos écoliers suffit à comprendre qu’on laisse peu de place à leur rythme naturel. Quant à l’heure du coucher, elle se situe en général à 21 heures vers 8 ans et à 22 heures au début de l’adolescence. Attention à la quantité de lumière artificielle reçue par la rétine – télévision, tablette… –, qui retarde la sécrétion d’hormones du sommeil.

Chacun son rythme

Mais, s’il existe des moyennes, les variations individuelles sont parfois énormes, de l’ordre de 2 à 3 heures pour le sommeil, par exemple. De nombreux parents constatent ainsi que leurs enfants sont des chouettes qui veillent tard le soir ou des alouettes qui chantonnent dès l’aube. Une seule solution : observer et s’adapter. Jean-Philippe et Séverine sont parents de Gabriel, 7 ans : « L’enjeu, pour nous, c’est d’essayer de respecter son rythme d’enfant hypertonique. Il dormait déjà très peu étant bébé et il a du mal à rester assis. Le moment du repas est parfois compliqué ! Mais son rythme, c’est ce qu’il est. À nous de respecter cela, même si on l’amène aussi à comprendre que ça ne nous arrange pas toujours. »

Dans tous les cas, la notion de régularité des rythmes est essentielle. En effet, la coupure apparemment salvatrice du week-end induit une baisse de performances le lundi chez les petits écoliers ! Le lundi – pour cause de désynchronisation – et le vendredi – pour cause de fatigue accumulée – sont les moins bons jours pour les apprentissages. Quant au manque de sommeil, il se paie très vite le lendemain : une privation partielle de sommeil sur une seule nuit pour un enfant de 10 à 14 ans suffit à perturber l’apprentissage des tâches les plus complexes et les moins habituelles – tâches de créativité 2.

De l’art de faire rien

Mais ce n’est sans doute pas un hasard si les études portant sur les rythmes de l’enfant sont très souvent en lien avec l’idée d’efficacité et de performances intellectuelles. Cet intérêt traduit sans doute une obsession de notre société pour la « rentabilité » du temps de nos enfants. Une question que pose Odile Chabrillac dans Petit éloge de l’ennui (Jouvence, 2011) : « Le regard que la société porte à l’ennui le connote de manière négative face à un activisme extrêmement valorisé, même si l’activité en question n’apporte rien à l’enfant, si ce n’est de l’occuper (et de lui éviter de nous tourner autour). […] Et si le propre des enfants était de s’ennuyer, justement ? De penser, de rêvasser, de se chercher, de tâtonner sur le chemin de leurs désirs. »

Mélanie et Laurent, parents à eux deux de sept enfants, ont créé un écogîte et une ferme apicole dans le Vercors. La réflexion sur le temps est au cœur de leur organisation familiale. « Nous plaçons les enfants d’abord dans l’emploi du temps, puis nous composons ensuite avec le temps qu’il nous reste. Ce que nous avons réussi ? À laisser une grande place aux imprévus, à saisir les occasions et à prendre les journées comme elles viennent sans trop de pression de résultats. On construit ensemble notre quotidien, au jour le jour. S’il fait beau et que la neige vient de tomber, on va pique-niquer à 3 000 mètres. Parfois, on décide de partir en vacances avec les enfants à la dernière minute, même si on a choisi de respecter les vacances scolaires. Le temps, c’est notre richesse. »

Quelle variation de rythme sur l’année ?

Pensées pour permettre aux enfants de paysans d’aider leurs parents lors des moissons, les « grandes vacances » correspondent au moment de l’année où les enfants ont une énergie maximale. À l’inverse, le manque de lumière en hiver a tendance à faire baisser notre niveau d’énergie. En effet, la lumière du jour, à travers la rétine, agit sur la sécrétion de sérotonine, l’hormone qui nous réveille ! Il serait donc logique de se reposer davantage en hiver qu’en été, même si les rythmes sociaux ne vont pas dans ce sens. Si vous le pouvez et si vos enfants en éprouvent le besoin, laissez-les réduire leurs activités quand les jours sont courts. Sinon, vous pouvez leur proposer des balades au grand air régulières pour que la lumière leur donne un petit coup de fouet !

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La journée idéale à 8 ans

Voici quelques indications pour organiser la journée de votre enfant selon son rythme, même si rien ne remplace l’observation attentive.

  • Vers 7 h-7 h 30 : dring ! Le corps est déjà prêt au réveil grâce au pic de cortisol qui mobilise l’énergie.

  • 9 h-10 h : l’attention augmente tranquillement. Si votre enfant peut profiter de la lumière du jour – balade en plein air –, il sera plus en forme le reste de la journée.

  • 10 h-11 h : c’est le pic de vigilance. La mémoire à court terme fonctionne au mieux. Place au travail cérébral !

  • 12 h-12 h 30 : à table ! Un repas complet et partagé permet de reprendre des forces.

  • Vers 14 h : temps calme. Les apprentissages ou les activités physiques sont à éviter.

  • Entre 15 h et 16 h 30 : la mémoire à long terme est efficace. C’est le moment d’apprendre ou de réviser.

  • Vers 17 h : c’est l’heure des activités physiques, car les capacités sensorielles et motrices sont au maximum.

  • Vers 19 h-20 h : à table ! Préférez un repas pauvre en graisses, qui sera mieux digéré et n’entravera pas l’endormissement.

  • 21 h : au lit !


1 Lire à ce sujet la publication collective Les Rythmes de l’enfant, Inserm, 2001

2 Randazzo et al, « Cognitive function following acute sleep restriction in children ages 10-14 », Sleep, 1998

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© Kaizen (tiré du hors-série 7) construire un autre monde… pas à pas

Comment accueillir une émotion ?

le 15 juillet 2016, Kaizen

Une émotion est une énergie qui transporte de l’information et demande un certain temps de réception, de compréhension. Avec cette bande dessiné réalisée par Art-mella, apprenez à accueillir une émotion jusqu’au bout !

Ceci est un extrait de l’ouvrage Émotions, enquête et mode d’emploi publié aux éditions PourPenser.

accueillir une émotion accueillir une émotion accueillir une émotion accueillir une émotion accueillir une émotion

 


Lire aussi : La communication non violente expliquée en bande dessinée

Ça marche comment la Communication Connectée ?

Parler à nos bébés, oui ! Et si on pouvait les écouter aussi ? Plusieurs milliers de parents utilisent la Communication Connectée – une méthode simple et accessible – pour écouter ce que leurs bébés ont à leur dire. De quoi s’agit-il ? // http://www.communicationconnectee.com // « Ton coeur me parle et j’ai appris à l’écouter » (2016) // « J’ai tant de choses à dire » (2012)

Corriger la dyslexie en rythme

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27 octobre 2015

Des séances hebdomadaires de musique rythmée pendant quelques mois améliorent considérablement les capacités de lecture des enfants dyslexiques. Une approche complémentaire à l’orthophonie qui mérite d’être développée.

La musique pourrait aider votre enfant à venir à bout de sa dyslexie. C’est ce que montre une équipe Inserm qui a soumis des enfants à une cured’apprentissage musical ou d’art plastique pendant six mois. Les résultats sont très en faveur de la musique, sous réserve qu’elle implique du rythme. Le solfège seul ne suffit pas.

Tout est parti de travaux antérieurs montrant que le traitement de la musique et du langage (impliquant le discernement des sons), s’effectue dans les mêmes zones du cerveau, en particulier les aires temporales et l’aire dite de Broca. Et de fait, des études menées chez de grands musiciens qui s’exercent pendant des heures montrent que leurs capacités de langage sont exacerbées. Ils discriminent beaucoup mieux les sons et apprennent plus facilement une langue étrangère que la moyenne. « Le rythme semble réguler l’activité oscillatoire cérébrale qui est nécessaire au traitement du langage et à la reconnaissance des sons » confirme Daniele Schön*, coauteur de ces travaux.

Or la dyslexie, qui se manifeste par des difficultés de lecture, serait due à un problème d’encodage des sons. Les enfants auraient par exemple du mal à différencier un BA d’un PA, et seraient donc incapables de restituer deux sons différents à la lecture, laissant croire à une incapacité à reconnaître les lettres. Et là encore, de précédents travaux ont montré que les enfants qui ont des difficultés en lecture présentent également des problèmes de coordination sur le rythme que ce soit en chant, en danse, ou tout simplement en tapant des mains sur une mélodie.

Musique versus art plastique

© Fotolia

Suite à cette revue de littérature et à ce faisceau d’éléments convergents, les chercheurs ont testé le bénéfice d’une cure de musique chez des enfants dyslexiques de 8 à 11 ans. Pour vérifier que les progrès éventuels ne seraient pas liés à l’investissement personnel dans une activité ou encore au fait de vieillir de quelques mois, ils ont également demandé à un autre groupe d’enfants présentant le même profil de suivre des séances d’art plastique. Ces traitements étaient dispensés lors de séances collectives, deux fois par semaine et pendant six mois. Parallèlement, tous les participants ont également effectué des exercices d’orthophonie. Pour les séances de musique, des professeurs avaient été formés à une pédagogie particulière axée sur les rythmes pour que tous les enfants bénéficient de la même formation. Néanmoins, « en situation réelle, tout programme incluant du rythme, que ce soit via le chant ou encore la danse, est intéressant », précise le chercheur.

Au terme des séances, les auteurs ont demandé à tous les enfants de lire un texte et ont constaté que 60% des enfants du groupe « musique » s’étaient amélioré en lecture au point de sortir des critères diagnostic de dyslexie, contre seulement 28% de ceux du groupe « art plastique ». Les chercheurs ont en outre soumis aux enfants un autre texte, contenant des mots inventés de façon à tester leurs capacités de déchiffrage : 75% des enfants du groupe « musique » ont performé, contre 36% dans le groupe « art plastique ».

Un programme facilement applicable

Ces résultats sont tout simplement impressionnants. « Il y a véritablement un transfert de compétence au sein du cerveau, du rythme vers l’habilité à discerner les sons et donc à lire correctement, explique le chercheur. Et on peut imaginer que pour les enfants plus lents à progresser, le bénéfice de la musique devrait se poursuivre avec le temps ». En outre, ce traitement est assez facilement applicable : « Les séances ne demandent pas d’expertise particulière de la part des professeurs et il existe des musicothérapeutes ou professeurs de musique qui ont l’habitude de ces pratiques. Il faut juste du rythme ! L’enfant doit s’amuser et avoir envie d’y aller. Et le coût peut être assez modéré. Mais ces séances doivent venir en complément de l’orthophonie qui n’a jamais été abandonnée pendant notre étude et qui reste un pivot de la prise en charge« , conclut-il.

Note

*unité 1106 Inserm/Université Aix-Marseille, Institut de neurosciences des systèmes, Marseille

Source

E. Flaugnacco et coll. Music Training Increases Phonological Awareness and Reading Skills in Developmental Dyslexia: A Randomized Control Trial PLoS One du 25 septembre 2015

Géométrie au collège, GéoGebra, tutoriels

Mise à jour : 4/7/2016

Vous trouverez ici, un ensemble d’archives (zip), contenant chacune un fichier PDF, un dossier « Exemples » contenant les fichiers GeoGebra des constructions réalisées et décrites dans le tutoriel, des fichiers GeoGebra pour s’entrainer. L’interface des fichiers d’entrainement est simplifiée et ne conserve que les outils à utiliser pour la construction.

Dans le fichier PDF, des liens permettent de lancer directement le fichier GeoGebra. En bas de la page de construction, il est possible de dérouler le « Protocole de construction » pas à pas, en cliquant sur les boutons de la « console de navigation ».

Il suffit donc d’installer GeoGebra, de dézipper chaque tutoriel, de lire le tutoriel PDF, et de cliquer ensuite sur un lien, permettant de lancer le fichier exemple dans GeoGebra.

Pour ceux qui ne connaissent pas GeoGebra, commencez par regarder les tutoriels de primaire ou tout au moins les 5 premiers tutoriels et « Faisons le point ».

La console de navigation de GeoGebra
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retour à l’étape 1
reculer étape par étape
avancer étape par étape

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Exécuter: Exécute la construction étape par étape automatiquement. Vous pouvez changer la vitesse de cette exécution automatique dans la boîte de texte à la droite du bouton ‘Exécuter’.
Pause: met en pause l’exécution automatique. Ce bouton n’apparaît qu’après avoir cliqué sur le bouton ‘Exécuter’.
Les tutoriels

Tutoriel 1 : Point-Segment-Droite. Pour réviser les outils de base (Niveau sixième)

Tutoriel 2 : Droites perpendiculaires – médiatrice d’un segment (Niveau sixième) (MAJ : 4/7/2016)

Tutoriel 3 : Les angles. Divers aspects des angles sont étudiés suivant le niveau.

  • Sixième : Mesurer un angle, tracer un angle de mesure donnée avec GeoGebra. Reproduire un angle, tracer la bissectrice d’un angle.
  • Cinquième : Angles alternes-internes, angles correspondants, angles complémentaires.
  • Quatrième : Propriétés des points de la bissectrice d’un angle.
  • Troisième : Angles au centre et angles inscrits.

Tutoriel 4 : Droites parallèles

  • Sixième : Construction d’une droite parallèle à une autre, passant par un point. Construction d’une parallèle à une autre, située à une distance donnée.
  • Cinquième : Etude des angles alternes-internes lorsque deux droites parallèles sont coupées par une sécante.

Tutoriel 5 : Triangles quelconques

  • Sixième : Construction d’un triangle connaissant la mesure de ses trois côtés. Une animation : un triangle qui se déplie.
  • Cinquième : Etude de l’inégalité triangulaire. Construire un triangle connaissant la mesure de deux côtés et d’un angle, connaissant la mesure d’un côté et de deux angles. Cercle circonscrit à un triangle.
  • Quatrième : Théorème des milieux (Utilisation de la fenêtre tableur en liaison avec la fenêtre graphique). Cercle inscrit dans un triangle.
  • Troisième : Théorème de Thalès

Conjugaisons

10 pièges résultant de l’amour conditionnel « je t’aime si »

PAR · 7 DÉCEMBRE 2015, Apprendre à éduquer

je t'aime si

Thomas d’Ansembourg mentionne 10 pièges résultant des conditionnements de l’éducation « je t’aime si » qui peuvent nous tétaniser, nous couper de notre élan vital, nous empêcher de nous aimer nous-mêmes. Or qui ne s’aime pas soi-même a beaucoup de mal à aimer les autres.

 

1. Les Jugements

Les jugements sur soi, sur les autres, sur la situation ou encore sur la vie perturbent la communication.

Je suis un égoïste.

Je me devrais de…

Elle dépasse les bornes, elle agit toujours de cette manière, elle ne changera jamais. 

La vie est injuste. 

C’est de sa faute. 

Pour qui il se prend. 

 

2. Les Croyances et préjugés

Les croyances et préjugés peuvent s’appliquer à soi, aux autres, à la situation ou à la vie.

Mes enfants ne vont pas y arriver seuls. Il faut que je…

Je ne suis pas capable de…

Il ne m’aimera pas si je ne fais pas ce qu’il me demande.

 

3. La Pensée binaire

La pensée binaire s’exprime par des coupures. Par notre éducation, nous avons l’habitude de suivre une logique d’exclusion et de division : on est intellectuel ou manuel; on est poète ou ingénieur; on est pénible ou sage. Pourtant, on peut très bien être classique dans certains domaines ET novateurs dans d’autres, on peut très bien prendre soin de soi ET des autres en même temps.

Thomas d’Ansembourg nous propose de quitter la pensée binaire d’enfermement (ou/ou; soit/soit) pour entrer dans lapensée complémentaire de perspective (et/ et).

Pour prendre soin des autres, je ne dois pas prendre soin de moi.

Pour être à l’écoute des besoins des autres, je ne dois pas prendre du temps pour écouter et comprendre les miens.

Cette personne est belle, elle ne peut pas être intelligente. 

 

4. Le Langage déresponsabilisant

Le langage déresponsabilisant se retranche derrière des rôles, des modèles, des « c’est comme ça qu’on a toujours fait ».

Il faut que…

C’est mon devoir de bon parent de…

Les enfants sont supposés…

En tant que bonne mère, je dois…

 

5. Faire plutôt que Être

Je crois que je suis aimé pour ce que je fais, et non pas pour ce que je suis. 

Je devrais au moins faire ci, ou encore ça. 

Ce que j’ai fait suffit-il ?

 

6. L’Insécurité affective

Quand l’amour est conditionnel, on finit par manquer d’estime de soi et par dépendre du regard d’autrui.

Je devrais faire ci ou ça. Sinon, qu’est-ce qu’on va penser de moi ? 

Est-ce que j’en fais assez ? 

Est-ce que c’est assez bien ? 

 

7. Le Non accueil de notre différence et de notre spécificité

Tous les autres font comme ça. Donc ce n’est pas bien de faire autrement. 

On m’a toujours récompensé quand j’obéis et que je suis les règles même quand cela allait à l’encontre des mes besoins et de mes sentiments. C’est que mes besoins et sentiments sont anormaux. Je ne dois pas les écouter et encore moins les suivre. 

 

8. La Difficulté à dire et entendre non

Quand je dis oui alors que je pense non, je me sens coupable vis à vis de moi-même de ne pas me respecter. 

Quand je dis non alors que je pense non, je me sens coupable vis à vis de l’autre parce que ce n’est pas gentil pour lui.

Quand j’entends non de la part de l’autre, je me sens coupable vis à vis de lui parce que je n’aurais pas dû lui adresser ma demande, je l’ai dérangé et il va m’en vouloir. 

Quand j’entends non de la part de l’autre, je me sens aussi coupable vis à vis de moi parce que je m’écrase tout de suite sans oser poursuivre l’échange fermement et sereinement. 

 

9. La Difficulté à cohabiter avec nos sentiments agréables et désagréables

Nous avons du mal à comprendre et à accepter des sentiments parfois contradictoires. Thomas d’Ansembourg écrit : « Nous nous jugeons souvent coupables lorsque nous nous sentons partagés entre des sentiments et des besoins pas faciles à vivre en même temps ».

Je ne peux pas me réjouir que mon couple aille bien puisque ma meilleure amie divorce ou que mon père est gravement malade.

 

10. L’Impression de faillir à nos devoirs

Nous nous jugeons souvent coupables lorsque nous avons l’impression d’avoir « failli à notre devoir », c’est-à-dire lorsque nous sommes dans la confusion par rapport à nos responsabilités et à celles des autres. Nous avons été éduqués de manière à nous sentir confusément responsables des sentiments et des besoins de l’autre.

De quoi suis-je vraiment responsable ? 

Est-ce que j’assume cette responsabilité ?

De quoi l’autre est-il responsable ?

Est-ce qu’il assume cette responsabilité ?

 

Comment sortir de ces 10 pièges (et de la culpabilité qui en résulte) ?

  • Sortir de la notion de devoir pour la remplacer par la notion de choix et de besoin

Thomas d’Ansembourg écrit : « La notion de devoir est une expression souvent sèche et austère de ce qui est, au fond, un élan du coeur, un besoin profond de responsabilité, de réciprocité et de partage, un besoin de prodiguer de l’amour, de contribuer au bien être des autres et d’assumer les conséquences de l’exercice de notre liberté de choix. »

Nous ne travaillons pas par devoir, mais bien par amour de la sécurité matérielle, du confort, parce que nous voulons contribuer à notre communauté et au bien être de nos proches, même si nous ne faisons peut-être pas le métier dont nous rêvons.

Nous ne prenons pas soin de nos enfants ou de nos parents par devoir, mais bien par goût d’assumer la responsabilité que nous avons prise de faire des enfants et de manifester respect et sollicitude à nos parents.

 

  • Changer notre langage et opter pour un langage d’ouverture à soi & aux autres

expressions clé cnv

 

Thomas d’Ansembourg propose de supprimer « Il faut que » de notre langage et d’utiliser plutôt les expressions par « je choisis de » ou encore « j’ai profondément à coeur de ».

En utilisant l’expression « pour le moment » , nous gardons en mémoire que tout est toujours mouvement : il y a de la place pour plus tard… je n’y suis pas encore arrivé mais j’y arriverai.

Thomas d’Ansembourg nous propose de quitter la pensée binaire d’enfermement (ou/ou; soit/soit) pour entrer dans lapensée complémentaire de perspective (et/ et).

Pour aller plus loin dans le changement de langage, je vous invite à lire ces 2 articles :

Remplacer « il faut que » par des mots justes et bienveillants

Petit lexique de changement et de développement personnel

 

  • Mettre en cohabitation nos besoins apparemment contradictoires

Nous avons besoin d’apprendre à faire cohabiter nos besoins pacifiquement, hors de la pensée binaire (soit/soit).

Je peux être loyal et respectueux envers l’autre ET je peux être loyal et respectueux envers moi-même.

 

  • Faire un travail de clarification des responsabilités respectives

Il s’agit de démêler ce qui nous appartient et ce qui ne nous appartient pas.

Mon père/ ma mère a fait tel choix, je fais tel autre choix. Nous sommes chacun libres et responsables; et cela ne veut pas dire que nous ne nous aimons pas ni que nous ne nous respectons pas, bien au contraire.

 

citation enfant intérieur

 

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Source : Être heureux ce n’est pas nécessairement confortable – Trouver le bonheur et non ce que l’on croit être le bonheur de Thomas d’Ansembourg

Thomas d’Ansembourgs’est toujours intéressé aux relations humaines. Animateur au sein d’une association pour jeunes en difficulté, il s’est rapidement tourné vers la psychothérapie et enseigne la communication non-violente. Non, être heureux n’est pas nécessaire à notre épanouissement. Cela peut même être, paradoxalement, un frein à notre véritable bonheur. Loin des discours formatés, et du diktat du  » pour être heureux, soyez heureux « , cet ouvrage vous indique comment éviter les pièges antibonheur. Une méthode pratique pour prendre conscience des difficultés de la vie, analyser leurs mécanismes, et les surmonter.